Tout récemment, je suis allé à l’Université d’Abomey-Calavi, et ça m’a donné envie de parler d’un sujet qui me semble super important : la création de richesse et de valeur.
D’après les stats que j’ai consultées, l’UAC compte plus de 60 000 étudiants en 2023-2024. C’est énorme ! Des Béninois de tous horizons qui se retrouvent là pour étudier.
Mais ce qui m’a vraiment frappé, c’est l’ambiance qu’on y trouve. Dans les yeux des étudiants, j’ai vu plein de trucs : de la curiosité, de la soif d’apprendre, mais aussi une certaine innocence. J’ai croisé des regards un peu perdus, sans plan précis. J’ai ressenti de l’enthousiasme, de la joie… mais surtout, j’ai constaté un manque flagrant d’environnement propice à l’épanouissement.
Je me suis souvenu de ma propre expérience. Quand on est jeune, il ne suffit pas juste d’être envoyé à l’école. Il faut un cadre idéal, un suivi, et surtout un plan auquel on adhère complètement.
Et là, qu’est-ce que je vois ? Des étudiants qui se baladent en sandales à l’université. Pour moi, c’est pas normal quand on prépare un cadre professionnel ! Et c’est que le début de ce que j’ai remarqué : des bâtiments pas entretenus, des conditions d’hygiène douteuses, et surtout des jeunes qui galèrent au quotidien.
Je sais pas comment vous le décrire, mais vous pouvez sentir que ces étudiants se battent juste pour vivre au jour le jour. Et ça m’a fait un déclic.
Sérieux, si dans un environnement avec 60 000 personnes, on galère à vivre décemment alors qu’on forme les élites de demain (scientifiques, politiciens, etc.), mais qu’au fond, y’a pas d’unité… est-ce qu’on n’est pas en train de reproduire perpétuellement le même système qui n’a pas permis au Bénin de s’en sortir jusqu’à présent ?
On parle de développement au Bénin, mais pour moi, on peut pas parler de développement sans une éducation profonde, à commencer par la base.
J’ai fait le même constat à l’université de Lokossa : innocence, joie, mais aussi peur du lendemain. J’ai juste remarqué un peu plus de solidarité là-bas, probablement parce que beaucoup sont loin des parents et de leurs proches, ce qui les pousse à s’entraider.
Ce qui me fait flipper, c’est de voir 60 000 étudiants à l’UAC sans projets de développement, sans groupes d’élite qui se forment pour créer des entreprises ou des projets à impact national.
À la place, qu’est-ce qu’on a ? La peur de l’autorité comme seule règle. La crainte du supérieur. Ça me fait peur, vraiment.
L’éducation, c’est juste apprendre le respect ou c’est inculquer les valeurs profondes du changement ? Je parle de gagner en confiance professionnelle, en confiance en soi, en esprit communautaire. Pour moi, il y a un vrai souci !
Imaginez si, dans toute l’université, on formait des groupes de réflexion, et pas juste des groupes de prière (la prière c’est bien, mais le travail d’abord !). Si on poussait ces jeunes à créer des groupes d’élite où des réflexions sont menées et des actions concrètes sont posées…
Le but au début, c’est pas forcément de réussir tous les projets, mais de les exécuter, de les mettre en place pour gagner en expérience, en savoir-faire et en cohésion d’équipe.
Pour moi, une solution serait de limiter le temps théorique et d’initier les jeunes à des formations en groupe – pas juste des groupes de filière, mais des groupes interdisciplinaires.
Prenons une année universitaire de 9 mois et donnons des défis à ces étudiants. Faisons-leur prendre conscience que leur rôle est d’innover pour changer leur environnement, pas juste d’observer et de subir.
Si chaque étudiant ou groupe d’étudiants travaille sur 3 projets par an, au bout de 3 ans, ils auraient développé 9 projets ! À la fin de leur formation, ils sortiraient non seulement avec leur bagage intellectuel, mais aussi avec :
Avec cette approche, on ne serait plus dans la logique de simplement créer un CV pour chercher un emploi. On deviendrait des valeurs, des richesses ambulantes, difficilement négociables sur le marché du travail.
Ça créerait un environnement plus stimulant et un véritable centre d’innovation dans notre pays. L’UAC pourrait devenir un pôle de création de richesse et de valeur.
Imaginez juste les filières techniques ou informatiques qui se réunissent et développent chaque année trois projets par groupe d’étudiants. On aurait des centaines de projets qui, combinés, formeraient des solutions pour le développement de notre environnement et de notre pays.
C’est une idée que je prends au sérieux. Il ne s’agit pas simplement de passer un partiel en groupe, d’être noté et puis d’oublier. Chaque étudiant devrait représenter une force sur laquelle on sait qu’il y a de la profondeur, de l’expérience pratique. Quelqu’un qui peut valoriser sa compétence en tant que citoyen ou futur employé.
Je partage ce blog parce que je crois que le changement vient d’abord par le déclic. Et ce déclic arrive quand on prend conscience qu’on a besoin de changement, quand on arrête de se complaire dans son environnement.
Quand je suis entré dans l’UAC, j’ai vu des étudiants qui semblaient satisfaits de leur situation. Mais avec un regard extérieur, c’était évident que ça ne va pas, que ça dort. C’est vrai, les gens travaillent, mais ce n’est pas ce dont on a besoin. On a besoin d’actions concrètes venant de ces futurs leaders dont notre pays et l’Afrique ont tant besoin.
On a besoin de cohésion, d’un désir inlassable de changement, de création de valeur, de recherche.
J’espère que cet article parlera à certains d’entre vous. On pourrait même organiser des tables rondes pour discuter de tout ça et passer à la pratique. C’est juste ma façon de voir les choses, et j’espère qu’elle résonnera avec certains d’entre vous.
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